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~DARTH LYNN~

~~L'Antre de la Lumière Obscure~~

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Jeudi (25/11/04)

Avec le temps

Quand on attend plus rien de la vie.... et pourtant !

Je dédie ce texte à mon premier amour : Alexandre décédé d'un accident de moto à l'âge ingrat de 17 ans. Aujourd'hui tu en aurais 26, comme moi. Aujourd'hui... mais vaut mieux ne pas y penser.

Avec le temps.

La solitude était son amie, son alliée. Elle l'appelait, la désirait de toute son âme. La guerre contre quoi elle se battait, était finie depuis bien longtemps maintenant, mais le temps n'effacerait jamais les cicatrices qui lui déchiraient le coeur.

Elle avait mal. Elle savait que jamais rien n'altérerait cette douleur venue la harceler du plus profond de ses entrailles. Elle était seule, elle avait tout perdue. Son âme mise à nue par ses ennemis, ses amis. Ils l'avaient tous trahi, tous.

Elle regardait le ciel revêtir son manteau sombre : la nuit tombait, mais le jour existait-il encore ?  Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait senti les rayons du soleil sur sa peau.

Elle n'était plus sortie de son antre depuis tellement longtemps. Elle vivait dans son monde, son monde au beau milieu de ses songes, peuplé de haine et de rancune.

Elle était aigrie, aigrie de toutes ses vies humaines qui se pavanaient devant elle comme si cela ne lui faisait rien.

Elle les haïssait tous, elle se haïssait elle.

Elle voulait mourir.

Des larmes de douleur, des larmes de rancoeurs ne pouvant s'écouler de cette âme aride qui était la sienne, lui titillait ses prunelles vides de toute expressions.

Fixant un instant ses mains, la jeune femme referma la porte fenêtre de sa chambre, et avisa une nouvelle fois la lettre qui l'attendait patiemment sur son bureau. Cette lettre qui espérait être lu, cette lettre qui l'appelait de toutes ses forces de ses mots que seul son propriétaire était capable de laisser.

Trois mois, cela faisait trois mois qu'elle avait reçu ce courrier. Elle n'osait, ne voulait pas le toucher. L'ouvrir serait s'ouvrir, la lire serait le commencement de vivre... elle ne le pouvait, elle ne le voulait. Surtout pas ! Tournant la tête brusquement elle sortit de cette pièce ou la tentation de cette missive l'appelait de toutes ses forces. Maudite lettre ! Depuis que sa mère l'avait laissée sur son secrétaire, elle ne l'avait pas touché, comme si elle n'existait pas, comme si elle ne la voyait pas. Elle ne le voulait pas !

Alors qu'elle allait se rendre dans son bureau, le reflet de son propre visage l'interpella. Elle était méconnaissable. Ses cheveux tirés en arrière en un chignon sans vie, sa bouche pincée... A quoi pensait-elle ! Bon dieu ! Depuis quand se souciait-elle de son apparence ! Maudite lettre ! Dans un mouvement de rage elle prit l'objet du délit et le laissa tomber à ses pieds. Pas de violence, pas de hargne, non cela n'en valait pas la peine. Maudite lettre !

 

Qu'ils la laissent, comme ils l'avaient laissée ce fameux jour. Elle n'avait pas besoin d'eux, ni de leur pitié exagéré.

Dix mois, dix mois s'étaient écoulés depuis sa disparition tragique. Un rictus défigura son visage émacié. Dix mois qu'elle avait quitté le monde où elle vivait, dix mois qu'elle avait renoncé à la magie de l'âme, dix mois qu'elle était morte. Un tremblement involontaire la saisie. Comment ? Son corps n'était-il pas mort lui non plus ? Quel était ce frisson qui venait de la saisir à l'instant ? Au dehors des voitures de police passèrent devant chez elle, les gyrophares illuminant de leur lumière rouge le hall d'entrée ou elle s'était prostré, assombrit par la nuit tombée. Chaque jour le soleil se déclarait vaincu lorsqu'il arrivait le soir. La nuit sans préavis prenait sa place. Au revoir Lumière, bonjour, Ténèbre. Un jour d'il y a dix mois, les Ténèbres avaient pénétré son coeur, mais jamais plus la lumière ni avait repris sa place. Ni au levé du jour suivant, ni jamais.

 

Etait-ce donc cela la mort en sursis ? Quelle étrange sensation.

Regard vide vers l'horloge, seul témoin que sa vie n'était pas arrêtée, son coucou hurlait qu'il était 20 h00.

'Oh ! Oh ! Ne serait-il pas l'heure de se sustenter ?', lui murmura la voix de sa conscience traîtresse, qu'elle ne pouvait fuir, maudite soit-elle !

Tel un automate, elle se rendit dans sa cuisine. Soupirant, elle avisa un placard et en sortit une boite de conserve qu'elle ouvrit avec un ouvre boite. Avec une cuillère prit au hasard sur l'égouttoir elle mangea à même la boite.

 

Bientôt il serait l'heure de partir, bientôt elle pourrait fuir grâce à ses médicaments. Seul réconfort de sa triste existence.  Alors qu'elle finissait son maigre repas, elle entendit un bruit provenant de la pièce d'en haut : sa chambre.

 

Pff, encore un chat de gouttière pensa t-elle.

Sans plus ni moins, elle se leva de sa chaise et balança dans l'évier sa conserve à moitié entamée et sa cuillère. Elle n'avait pas faim. Préférant s'occupé de l'intrus elle monta d'un pas morne l'escalier qui la mènerait à sa chambre à coucher. Ouvrant la porte elle ne vit d'abord rien, puis quand ses yeux s'habituèrent à l'obscurité elle cru voir un mirage. Ce n'était pas possible et pourtant.

L'apparition n'était pas un chat de gouttière, encore moins une souris mais bel et bien un être humain, un spectre qui tenait entre ses doigts effilés, la missive qu'elle laissait traîner depuis des mois sur sa table.

"La mort est-elle pour bientôt ?"

 

Elle n'avait que 17 ans.

"Non, c'est la vie qui t'attend".

Aujourd'hui, elle  a 26 ans, est mariée ,et a mis au monde le plus beau des bébés. La mort est derrière, la mort est loin maintenant, mais elle chérira au plus profond de son coeur le souvenir de cet amour perdu... a jamais !

FIN

Ecrit par Djeiyanna, à 11:15 dans la rubrique "Mes écrits".

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